Messages : 33 Date d'inscription : 21/10/2014
| Sujet: Sondage : Concours Halloween Jeu 13 Nov - 21:19 | |
| Bien le bonsoir à vous, Cela fait maintenant plusieurs jours que le concours est terminé, vous laissant donc le temps de lire les deux fictions de Sally et Frey, mais également le temps d'admirer le dessin de Mailyanne. Alors maintenant, c'est à vous de décider qui sera votre élu ! Un seul vote par personne pour désigner qui des trois méritent la première place... Alors faites bien attention à choisir la bonne personne ! Selon vous, cela va de soi. Pour que les fainéants n'aient pas à chercher après les deux histoires et l'art de nos trois candidats, les voici : - Frey Jenkins:
Thomas passa le trou dans la clôture. Ce type était infernal, je n’arrivais pas à le supporter. Pourtant, je devais bien avouer que son idée n’était quand même pas trop mal dans son genre… Avec Jeanne, Hellen, Lucas, lui et moi, pour le soir d’Halloween, nous avions décidé de nous rendre dans le vieux bois soi-disant « hanté », foutaise, murmurais-je pour moi-même quand il annonça son idée « brillante ». Après tout, il n’y avait rien d’original à se rendre dans un lieu qu’on disait hanté le soir d’Halloween, c’était plutôt un bon prétexte pour donner la frousse aux filles et en profiter plus tard. Nous nous étions donc armés de lampes torches pour ensuite prendre le chemin sinueux qui menait à ce bois clôturé, ce qui n’avait fait que renforcer la légende. Heureusement, le ciel n'était pas trop chargé, seul un vent un peu frisquet pouvait encore nous apporter des nuages, bien que la météo qu'on avait regarder sur Internent n'en prédisait pas, au regret de Thomas.
Déjà, rien que sûr le sentier, les deux filles s’étaient sensiblement rapprochée de David et Thomas, me laissant le soin d’ouvrir la marche… Et histoire d’être sûre qu’Hellen n’allait pas le lâcher de la soirée, il commença à raconter ce mythe connu de chacun d’entre nous ici, mais raconter avec son « talent de conteur », comme il se plaisait à le dire. Prenant une voix digne d’un film d’horreur, effrayante à souhait, il commença le récit :
-D’une contrée presque inconnu et reculé de notre région, presque oublié de tous, surgit un jour un homme. Un vieil homme, à l’allure de mendiant, le dos courbé par l’âge et, comme tous le crurent, le remord. Édenté, son visage emplit de rides ne laissait entr’apercevoir que deux petits yeux haineux qui vous lançaient des regards à vous tétaniser d’effroi. S’établissant dans une demeure au milieu des bois, il y restait cloîtré la plupart du temps, ne sortant que pour subvenir à ses besoins. Un jour, un adolescent du nom de Timmy eut la mauvaise idée de vouloir visité la maison du vieillard durant son absence… On ne l’a plus jamais revu. La police à fait des recherches durant des mois entiers, sillonnant toute la région, mais même son corps ne fut pas découvert. Dès lors, une menace invisible plana sur la maison : Quiconque tenterait d’entrer dans sa propriété mourrait. Évidemment, dans ce genre de situation, il y a toujours de petits curieux qui se croient plus intelligents et plus fort que les précédents. Ces petits curieux furent Éric Johnson et Prade Rivers, bien connu de tous à l’époque.
Emportant avec eux une caméra pour filmer la scène, les policiers ne retrouvèrent que celle-ci, la carte mémoire effacée… Chaque année, durant cette période même, des adolescents partent explorer cette forêt enrobée de mystères et de brouillards… Et n’en revienne JAMAIS !
Il avait hurlé le dernier mot, faisant sursauter les filles, et même hurler Hellen, peut-être plus à cause de la proximité de son oreille, mais bon. Lui s’en alla dans un rire franc, content d’avoir fait autant d’effet. J’entendis Lucas soupirer derrière, d’exaspération ou pour évacuer le stress, je ne savais pas, et je ne me retournai pas pour vérifier. Depuis longtemps, j’avais été qualifié comme étant le « couillon de la bande » ; Je ne supportais pas les films d’horreurs ou les attractions fortes, et je n’avais accepté de venir ici que dans l’espoir que Hellen ou Jeanne viennent se blottir contre moi, mais ça, c’était mal barre… Soupirant, d’agacement, j’éclairais les alentours avant de déclarer, m’arrêtant de marcher.
-Nous y sommes les gars… Vous avez les tenailles au moins ? Parce que sinon ne compter pas sur moi pour aller les rechercher…
-Roh, mais t’inquiète pas, on y a pensé, dit Lucas, tout content de serrer une fille dans ses bras. Sortant le matos de son sac à dos, il entreprit, enfin, de lâcher Jeanne pour faire un trou dans le grillage.
Tandis qu’il était en train de nous faire un passage, je sautillais d’un pied à l’autre, pas vraiment rassuré. Une fine brume recouvrait le sol, m’arrivant aux genoux, et un vent léger donnait une ambiance un peu morbide en secouant sinistrement les branches des arbres. Regardant mes pieds, je n’aperçu qu’une tâche de la couleur de mes chaussures, me prouvant que s’il n’y en avait pas beaucoup, celle-ci était épaisse. Je jetais un coup d’œil à la seule fille non-accompagnée, mais celle-ci fuyait mon regard… Génial.
Regrettant d’être venu, je n’eus malheureusement pas le choix de suivre tout le monde lorsque Thomas me lança un « Alors fillette, tu as peur de venir de l’autre côté ? », serrant le poing en me répétant mentalement que non, frapper ce gars ne l’aiderait pas à avoir des neurones supplémentaires, loin de là. En fait, en y réfléchissant, je ne voyais même pas ce que je faisais là. D’habitude, je trainais de temps en temps avec Lucas, surtout pour jouer à Borderlands ou à Battlefield, et je parlais de temps en temps avec Hellen, mais sans plus. Je n’avais jamais supporté Thomas et son air supérieur qu’il prenait dès qu’il s’adressait à moi, sans raison. En fait, j’avais même été sacrément surpris d’être invité à leur petite soirée où nous avions décidé de venir ici aujourd’hui… J'étais, après tout, un peu le paumé de la classe.
Marchant dans l’herbe et les feuilles humides, tout les quatre avançaient devant moi en papotant à voix basse, me laissant vraiment sur le côté. Déjà qu’un nombre impair était généralement à proscrire dans un groupe… Sortant mon portable de ma poche pour regarder l’heure, j’haussai un sourcil étonné en voyant qu’il n’y avait aucun réseau. Pourtant, même dans ma p’tite maison dans son coin paumé en avait. Il faut croire qu’il y a toujours un endroit avec moins que ce que l’on a, quelque part, songeai-je très philosophiquement durant un bref instant, avant de me dire que de toute manière, cette maison ne devait même pas avoir la télévision.
Traînant un peu des pieds, il était inévitable qu’un écart se creuse entre eux et moi, les arbres immenses m'empêchant même de regarder le ciel étoilé. Voulant le rattraper, je trottinai un peu, avant de me prendre le pied dans une racine cachée fourbement sous des feuilles, ce qui, à vrai dire, me sauva peut-être bien… En effet, un grand coup de vent venait de faire craquer une grosse branche à quelque mètres de moi, à l’endroit exact où je me serais trouvé sans cette chute inopinée… Me relevant rapidement, je vis que la troupe s’était retournée vers moi, un regard inquiet pour les filles, moqueur pour Thomas et intrigué pour la seule connaissance que j’avais. Relevant les mains et haussant les épaules, je leur dis :
-Pas de soucis, juste une mauvaise chute.
Et, bon sang, merci de vous inquiétez les gars, sincèrement… Thomas n’y trouva rien de mieux que de dire :
-Faut r’garder où tu mets les pieds hein, déjà que tu es maladroit.
Avant d’éclater d’un rire bien agaçant. Serrant les dents, je marmonnai plus pour moi-même que même si j’aurai voulu y porter attention, il y avait de satanées feuilles, et du satané brouillard. En plus de ça, il ne trouva rien de mieux que de m’éclairer avec la lampe torche qu’il avait sortit de son sac après être passé par le trou. Ébloui, je ne vis pas grand-chose de la forme sombre qui emporta Jeanne avec elle…
Hurlant de terreur, son cri fut vite étouffer par la chose qui l’avait emmenée. N’y réfléchissant certainement pas trop, Lucas fonça vers sa potentielle future petite amie en criant contre on ne savait pas encore trop quoi. Démarrant au quart de tour, je le suivais en hurlant :
-Bon sang crétin ! Revient, merde !
Ce n’était certes pas très poétique, mais ça permettait d’évacuer momentanément le stress. Mais bordel, quel con ce type, n’arrêtais-je pas de me répéter en boucle. Ne parvenant pas à le rattraper dans le noir, je balançai mon faisceau lumineux dans tout les sens, en espérant le voir courir et être certain de bien le suivre lui. Les arbres me parurent soudainement plus noirs, plus intimidant… Plus vivant, aussi. Une étrange impression me prit, comme si quelque chose clochait dans tout ça. Peut-être n’était-ce que le vent qui sifflait à mes oreilles, mais il me semblait que celui-ci redoublait d’effort pour me faire tomber avec de violentes bourrasques qui me projetaient presque sur les branches des arbres, à l’aspect bien trop pointu que pour être naturel. Haletant, et incapable de continuer plus longtemps, je posais mes mains sur mes genoux pour reprendre mon souffle. Je regrettais de ne pas avoir sécher moins de cours de sports, tout à coup. Jetant un regard derrière-moi, je vis le faisceau lumineux des deux autres, reconnaissable au balancement dû à la course.
Soudain, je trouvai ce qui n’allait pas : J’aurai du voir la lampe que Lucas avait, et si ce n’était pas le cas et qu’il l’avait laissé tomber, alors j’aurai du cogner dedans, ou m’en rendre compte… Me tournant rapidement vers la direction qu’était censé avoir prit mon ami, je n’y vis que du noir. Un noir menaçant, trop sombre, trop peu… Naturel. Et comme pour bien nous emmerder, une fichue bruine se mit à tomber, de l’eau s’agglomérant dans les quelque feuilles restantes pour nous tomber dessus en grosse goutte.
Allant à la rencontre du futur couple, je n’eus pas le temps de dire quoi que se soit que Thomas commençait :
-Putain mec, on doit se barrer ! C’est trop chelou comme endroit, je reste pas, fait ce que tu veux, mais j’reste pas… La panique transparaissait dans sa voix, ainsi qu’au teint blanchâtre de sa peau.
-Et Lucas ? Et Jeanne ? On ne va pas les laisser là, bon sang ! M’écriais-je, pour une fois, j’étais le plus courageux de la bande… Enfin, de nous deux.
-On appellera les flics, j’sais pas, mais je reste pas j’te dis ! Me cria-t-il presque.
Soufflant un bon coup pour rester calme et ne pas aggraver la situation, je lui répondis le plus calmement possible, essayant de ne pas laisser la peur qui me tétanisait prendre le dessus.
-Si tu te rappelles, dans ta fichue histoire, les flics ne retrouvent jamais rien. Et je compte bien revenir avec deux personnes vivantes, okay ? Alors tu fermes ta grande gueule et tu viens avec moi ! On va pas les abandonner quand même ! Bon, je m’étais un peu emporté pour les dernières phrases, mais, c’est vrai ça, on ne laisse personne derrière…
-Mais bordel, qu’est-ce que tu viens me faire chier avec ça ? C’est qu’une légende gars, ce … Ca… Ce qui à enlever Jeanne, c’est un tueur en série, un psychopathe, j’sais pas, mais moi j’me barre !
L’empoignant par le col, je n’eus pas le temps de commencer ma phrase qu’Hellen se jeta presque sur nous deux :
-S’il vous plait, arrêtez, arrêtez ça, arrêtez… Nous ne sommes déjà plus que trois ! Et si nous restons là plus longtemps, alors… On va tous mourir ! S’écria-t-elle d’une voix stridente, me perçant les tympans.
Lâchant l’autre dadais, qui recula, peut-être étonné que je puisse presque le soulever du sol quasiment, ou pas, sans effort. Ces deux-là étaient irrécupérables… Quoi qu’il arrive, ils allaient me lâcher. Thomas m’en fit une belle démonstration en lançant un lâche:
-Écoute, par à leur recherche si tu veux, moi j’vais raccompagner Hellen jusque chez elle, puis j’appelle les flics en chemin, toi, tu fais ce que tu veux, nous, on s’tire.
Je n’eus pas grand-chose à rajouter puisqu’à peine sa phrase terminée, il prit la fille par la manche pour l’emmener avec lui vers le chemin possible de la seule entrée. Et voilà, j’étais là, tout seul, planté comme un poireau… Une sueur froide me coula le long du dos, me rendant compte que j’étais définitivement seul, et que personne ne viendrait m’aider, moi… Ce connard de lâcheur allait le regretter, quand je reviendrais. Et il allait se coller une réputation de froussard pour le restant de ses jours. M’armant d’une branche d’une soixantaine de centimètres, je partis vers la direction inverse, espérant trouver Lucas par hasard… Cela devait faire une dizaine de minutes que je marchais, à moins que ma perception du temps ne soit altérée par le stress et la peur, quand un grand cri strident retenti au loin. La chose avait trouvé les deux fuyards, ou tout du moins Hellen. Serrant fermement mon arme improvisée, je me précipitai vers la source du bruit. Après tout, si cette chose se dirigeait toujours vers le même endroit, j’allais certainement… La croisée….
Pourtant, j’eus beau courir aussi longtemps que mes jambes me le permirent, je ne vis… Rien. Que dalle. Que nada… Même pas un endroit de lutte, ou quelque chose du genre, une trace d’un corps qu’on traîne, rien… Pas même de branche cassée ou de ravage, comme j’en avais vu dans les rares films d’horreur que j’avais visionné. Sur le moment, j’eus juste envie de me rouler en boule et de ne plus bouger jusqu’à ce qu’un adulte vienne me trouver et me dise que je n’avais fait que rêver, ou que cet enfoiré de Thomas n’arrive pour me dire que, vraiment, il m’avait bien eut avec cette blague de merde. Mais, encore une fois, que dalle. Puré, mais pourquoi avais-je accepté de venir au juste ? L'envie de me faire des potes ?Même pas... Et si c'était le destin, là, je le détestais, le destin. En plus, la pluie avait transpercée mes vêtements, me trempant jusqu'à l'os. Même mes chaussures étaient remplies d'eau et de boues. Le pire restait le nombre incalculable de branches et de racines qui semblaient vouloir me faire tomber. C'te satané forêt...
Marchant désormais sans but, toujours à la recherche des deux premiers disparus, je tentais de me remémorer chaque scène, à la recherche d’un indice qui aurait pu me permettre de me rendre compte que tout ceci n’était qu’une saleté de blague, mais rien ne me vint à l’esprit. Soudainement, j’entendis un craquement dans mon dos. Me retournant, je ne vis strictement rien. J’eus la chair de poule, et mon instinct me gueula « COURS BORDEL, COURS ! », ce que je m’empressais de faire dès que mes jambes captèrent le message, me permettant de me retourner et de courir comme un dingue devant moi, laissant tomber ma lampe torche sur le sol, se fracassant sur le coup. C’était peut-être ce qui lui était arrivé, à Lucas. À force de courir tout le temps, mes poumons furent vite en feu, presqu’incapable de soutenir le rythme que j’imposais à mon corps, mais les bruits de courses derrières moi me firent battre des records.
Je me retournai un instant pour vérifier si mon poursuivant était toujours derrière moi, et je me pris une satanée branche dans la gueule, me faisant tomber par terre. Je failli hurler de terre lorsque… Lucas me toucha l’épaule pour me retourner sur le dos. Maculé de boue, il semblait à moitié aussi perdu que moi. Il m’aida à me relever en me demandant où était passé les deux autres, ce à quoi je lui répondis qu’ils étaient partis, m’abandonnant, et que j’avais entendu un cri de fille, il y avait environ cinq minutes.
Me jetant un coup d’œil, il sembla tout à coup tétaniser, paralysé, incapable de faire le moindre geste. Je n’eus pas le temps de me retourner que je vis des étoiles blanches parcourir ma vue, à demi-assommé. Sombrant à moitié dans la somnolence, je vis des fractions de combat contre Lucas et quelque chose. Et quelque chose semblait aussi vouloir s'en prendre à moi, je sentais quelques choses d'humides parcourir mes vêtements, m'enserrer la gorge, m'emprisonnant. Je voulus me relever à plusieurs reprises, mais d’étranges lierres à croissance hyper rapide me rattachai au sol, malgré le fait que j’en arrachai à pleine poignée. Mais Putain qu'est-ce que c'était que c'est Putain de plantes ! J'étais emprisonné du sol lui-même, d'une saleté de forêt maléfique ! Voilà pourquoi on ne retrouvait pas de corps...
Je m’arrêtai soudainement de bouger et de me débattre, ce qui permit au plante de m’immobiliser complètement dans un cocon qui s’enserra peu à peu, la forêt semblant me dévorer, m’amener dans ses profondeurs. Commençant à cracher, à toussoter, ma gorge en feu à cause de l’asphyxie, je me démena pour voir si Lucas s'en était sortit, lui, au moins. À la place, je pus enfin voir la créature. Celle-ci était ...
FIN
- Maylianne Folks:
Le résultat L'image dont s'est inspirée l'artiste ~
- Sally Funesti Lamina:
Une petite feuille se détacha de sa branche pour flotter un moment dans l’air frais de cette soirée avant de se poser délicatement sur la route de terre qui semblait s’étendre à l’infini dans le brouillard présent. Secouée légèrement par le vent, la feuille restait tout de même à sa place au milieu de la route jusqu’à ce qu’une bottine féminine vienne l’écraser dans un crissement digne des feuilles sèches d’automne. Elle se sépara en millier de morceaux attrapés par le vent en passant près des jambes de la jeune femme qui n’avait et ne remarquera jamais cette petite feuille parmi tant d’autres. Elle avait bien d’autres préoccupations en cette soirée noire. Le vent froid soufflait doucement presqu’en continue et se glissait sous le foulard, pourtant bien attaché, de celle qui marchait. Elle en frissonnait régulièrement d’ailleurs. Elle remonta la capuche de son manteau sur la tête pour se protéger un peu plus du froid d’une nuit d’automne. Ses grandes bottes gardaient au moins ses jambes au chaud et elle n’avait pas à s’en soucier, contrairement à son visage qui sentait la moindre brise glaciale. Pourtant, elle avait été tellement bien à marcher pendant la journée. Elle aurait peut-être dû s’arrêter quelque part avant la nuit. Mais elle avait été certaine de pouvoir l’atteindre avant la nuit. Mais elle aurait dû se douter que cette route était beaucoup plus longue qu’elle n’y paraissait. Il n’y avait qu’une maison tous les cent mètres, c’était à croire. Il n’y avait presqu’aucune lumière sur ce chemin. Les lampadaires s’étaient faits plus rares depuis près d’une demi-heure maintenant. Il n’y en avait qu’à l’approche des habitations. Frissonnant un peu plus, la jeune femme se promit d’arrêter chez le prochain voisin pour demander peut-être un transport ou bien un refuge pour la nuit. Juste le temps de se réchauffer et se reposer un peu. Ses jambes commençaient à fatiguer. Mais elle se devait de continuer.
Puis, au loin, elle vit la lumière d’un réverbère illuminé le brouillard. Elle sourit de soulagement. Enfin, une maison. Il lui semblait que ça faisait une éternité qu’elle marchait maintenant sans signe de vie sur cette route de terre. Elle accéléra le pas et s’arrêta finalement devant un grand manoir. Elle n’avait jamais eu le souvenir de l’avoir vu auparavant. Elle était déjà passée sur cette route pourtant. Ou bien empruntait-elle un autre chemin originalement ? La deuxième option lui sembla la plus crédible comme elle ne mettait jamais autant de temps pour s’y rendre. M’enfin, elle haussa les épaules et poussa la grille de l’entrée. Ce manoir semblait bien entretenu. Il y avait une jolie fontaine au milieu qui était éteinte à ce temps-ci de l’année. Elle aurait aimé voir ce jardin tout en fleurs. Parce qu’en pleine nuit, avec tous les arbres dénudés, elle devait avouer que ça flanquait un peu la frousse. Elle s’avança sur le pavé en regardant le manoir. Il y avait quelques lumières qui vacillaient dans les fenêtres. Il devait y avoir quelqu’un. Elle n’avait pas l’habitude de cogner chez n’importe qui, le soir, mais elle ne voyait pas ce qui pouvait lui arriver de pire que de se faire claquer la porte au nez par un vieux grincheux. Elle arriva finalement sur le pas de la porte et vu de près, l’imposante demeure l’intimidait un peu. Elle cogna quelques coups timides et attendit un moment. Elle entendit finalement un loquet se déverrouiller et la grande porte s’ouvrit en grinçant légèrement.
Derrière la porte, se tenait une femme à l’âge indéterminé. Ses traits semblaient sans âge et elle était très belle. L’arrivant resta étonnée devant les longs cheveux d’un blanc immaculé. Elle n’avait pourtant pas l’air plus âgé qu’elle. La jeune propriétaire lui demanda ce qu’elle voulait après l’avoir longuement regardé de ses grands yeux bleus entouré de cil aussi blanc que ses cheveux. Un peu incertaine, la jeune femme finit par demander refuge pour la nuit seulement. La dame qui écoutait la requête sembla soudain un peu agitée. Elle regarde derrière son épaule pendant que l’arrivant expliquait qu’elle pouvait partir si cela posait problème. Finalement, la femme la fit entrer après avoir vérifié qu’il n’y avait rien derrière elle. Elle tenait dans sa main une bougie qui éclairait faiblement leur alentour. La jeune femme suivie son hôte en silence, comme le lui avait demandé la dame avec presse. Elles montèrent au deuxième étage et marchèrent pendant plusieurs minutes dans un long couloir avant que la femme ne désigne une porte brune, bien banale, sur le mur. Porte que la jeune invitée n’avait jusque-là pas remarquée. Elle ouvrit la porte comme lui indiquait la dame et s’avança dans la chambre contenant un grand lit baldaquin. Comme dans n’importe quel manoir classique. C’était un très bel endroit pour passer la nuit. Elle y serait confortable. Elle remercia la dame qui lui intima le silence d’un geste rapide. Juste avant de quitter la pièce, cette dernière lui chuchota de ne faire aucun bruit, de faire comme si elle n’existait et que demain, elle pourrait les quitter tranquillement. Puis, elle souffla sur le feu de la bougie et ferma la porte.
Ayant un étrange pressentiment, notre héroïne enleva son manteau pour le poser sur une chaise avec son foulard. Puis, elle délassa ses bottes pour les laisser près de la commode avec son jean foncé, qui ne serait pas très confortable pour dormir. Elle se glissa ensuite sous les chaudes couvertures avec joie. Elle regarda un moment la lune qui traversait par la fenêtre. Elle finit par tourner le dos à la fenêtre et fermer les yeux pour s’endormir en attendant impatiemment le lendemain matin.
Au milieu de la nuit, elle se réveilla avec une envie pressante. Elle hésita à se lever, mais n’en pouvant plus, elle se glissa hors des couvertures et le froid de la chambre mordit ses jambes et ses bras nus rapidement. Elle attrapa une robe de chambre dans le placard et se dirigea vers la porte. Elle hésita un moment avant d’ouvrir pour regarder à l’extérieur. Elle ne vit personne. Mais elle ne voulait pas commencer à se promener toute seule partout non plus. Soudainement, elle entendit un petit rire d’enfant. Elle voulut appeler la personne, mais se rappela les paroles de la dame et son mauvais pressentiment. Elle se mordilla la lèvre et referma la porte. Elle pensa alors qu’elle était dans un manoir. Peut-être, qu’avec de la chance, il y avait une toilette de rattacher à la pièce. Elle se dirigea donc vers ce qu’elle avait pris pour une garde-robe et découvrit une jolie toilette dans les teintes de bleus-gris. Une fois qu’elle eut terminé, elle retourna vers le lit, mais remarqua la porte de sa chambre ouverte. Elle était pourtant certaine de l’avoir fermée… Elle alla la fermer et retourna au lit avec les sourcils froncés. Elle eut par contre du mal à se rendormir. Elle ne savait si ce n’était que dans son rêve, mais il lui semblait entendre des rires enfantins ainsi que des petits pas rapides se déplacer autour d’elle.
Le lendemain arriva cependant sans incident. La jeune femme se réveilla encore fatiguée, mais ayant hâte de quitter l’endroit. Elle se rhabilla sans attendre et remarqua la porte de sa chambre ouverte. Cette fois, elle savait l’avoir refermée. Elle se sentait de plus en plus inconfortable en cet endroit. Est-ce que ça voulait dire que quelqu’un l’avait observé pendant la nuit ? Ça lui donnait des frissons d’horreur. Elle voulut quitter le manoir tout de suite, mais elle n’osa pas. Elle préféra attendre la dame, assise sur une chaise.
La dame arriva enfin dans la chambre et lui fit signe de la suivre. L’invitée ne se le fit pas dire deux fois, elle se leva et suivit la dame jusqu’à l’entrée avec bonheur. Quitter cet endroit lui apportait une véritable satisfaction. Mais lorsqu’elle ouvrit la porte, elle se rendit compte qu’une tempête se préparait. Le vent soufflait atrocement fort. Tellement que les arbres étaient secoués par les rafales. Elle referma la porte pour ne pas être entraînée elle aussi. La dame lui offrit de passer l’avant-midi au manoir le temps que la tempête se calme. Avec réticence, la jeune femme accepta. La dame ne semblait pas à l’aise elle non plus. Comme si elle aurait préféré qu’elle quitte le manoir tout de suite. Elles se dirigèrent vers un petit salon où elles attendraient tout l’avant-midi que ça se calme. L’hôte lui dit qu’elle devait rester calme en toute circonstance et ne pas bouger de cette pièce. Puis, elle quitta l’endroit en lui jeta un regard averti. Mais elle n’avait pas à s’en faire, elle n’avait pas l’intention de bouger d’ici.
Elle ne sut pas quand, mais il s’était endormie sur le canapé pendant un bon deux heures. Elle regarda l’horloge au mur en se frottant les yeux. Il n’y avait personne avec elle. La dame n’était donc toujours pas revenue ? Puis, elle remarqua que la porte qui avait été fermée par la dame plus tôt était entrouverte. Peut-être était-elle passée et, voyant qu’elle dormait, était repartie ? Elle se leva du divan et se dirigea vers la porte pour l’ouvrir un peu plus. Il n’y avait personne et elle n’osait pas sortir de la pièce. Alors qu’elle hésitait, elle entendit de nouveau un petit rire, comme en pleine nuit. Elle remarqua alors la silhouette d’une petite fille près de l’escalier qui la saluait. Puis, elle lui fit signe de la suivre en riant. Un peu incertaine, la jeune femme fit un pas à l’extérieur de la pièce. L’enfant hocha la tête en riant et monta les escaliers rapidement, comme une ombre. La jeune femme finit par la suivre.
Rendu en haut des escaliers, elle chercha l’enfant dans le couloir sans la trouver. Elle entendit alors des éclats de voix. Elle reconnut la voix de la dame qui l’avait accueilli et décida d’aller voir parce qu’être seule dans le couloir n’était pas rassurant. Elle s’approcha d’une pièce où une lumière dorée filtrait par l’entrebâillement de la porte et regarda par la fente. Elle ne voulait pas déranger en entrant comme ça. Surtout qu’elle n’avait peut-être pas le droit d’être ici vu la réaction de le dame. Elle ne comprit pas très bien ce qu’il se passait, mais semblait-il que la dame ne lui avait pas obéi. Ce devait être le maître de la maison. Elle ne pouvait pas le voir puisqu’il n’était pas dans son angle de vue. Elle ne pouvait que regarder la dame qui gardait la tête baissée, regardant le sol. Puis, l’homme exprima qu’il était très déçu et qu’elle ne méritait pas la vie. Tout se passa alors trop vite. Elle vit une énorme main passée au-dessus la dame et celle-ci tomba lourdement sur le sol, sans vie et désarticulée. Sa tête précédemment penchée fixait maintenant la porte et la jeune femme pu observer son regard inexistant, seulement deux trous noirs et creux. Des fils, rattachés à chacun de ses membres gisaient maintenant le sol et ses bras et ses jambes se tenaient dans des angles impossibles à atteindre pour tout être humaine. Avec un hoquet de surprise et d’horreur, la jeune femme porta la main à sa bouche. Qu’est-ce que c’était que ça ?! Un rire attira soudainement son attention. Elle regarda autour d’elle, mais il n’y avait personne. Où était donc cette enfant ? Elle regarda de nouveau entre la porte pour découvrir qu’il n’y avait plus personne. Elle sentit des sueurs froides l’envahir et un rire masculin emplie le manoir. Elle n’attendit pas une seconde de plus et s’enfuit en toute jambe. Au diable la tempête. Elle préférait affronter une tempête à quelque chose qu’elle ne comprenait pas.
Ouvrant la porte d’entrée et ne prenant pas le temps de la refermer, elle se précipita dehors et tenta de rejoindre la route, mais le vent la poussait sans cesse, changeant sa trajectoire. Elle finit par découvrir un abri de jardin. C’était toujours mieux que le manoir. Elle pourrait réfléchir un moment à comment quitter le manoir tout en étant à l’abri de la tempête. Parce que présentement, elle n’avançait pas du tout. Violemment, la porte de bois de la remise se referma derrière elle et en haletant, la jeune femme s’assit, dos à la porte. Elle leva le regard vers le plafond où un fil pendait. Elle tira dessus pour allumer la lumière. Mais elle n’aurait pas dû. Elle réalisa que l’abri de jardin ne contenait pas des pelles, des cisailles ou des arrosoirs comme tout abri de jardin, mais autre chose complètement différent. Sur les étagères, il y avait plusieurs poupées qui semblaient abandonnées. Elles étaient vieilles et poussiéreuses. Personne ne prenait soin d’elle. Il n’y en avait qu’une qui n’était pas sale et vieille. S’approchant un peu, la jeune femme la prit dans sa main. Elle était petite. Elle avait des cheveux blancs immaculés. Horrifié, elle lâcha la poupée en reconnaissant la dame qui l’avait logé. Elle se retourna, ne pouvant plus observer les poupées. Devant elle, se tenait la jeune enfant qu’elle avait vu plus tôt. Maintenant qu’elle la voyait mieux, elle avait envie de crier, mais le son restait bloqué dans sa gorge tellement tout lui semblait insoutenable. La jeune enfant devait faire un mètre tout au plus. Elle avait deux petites couettes de cheveux châtains et d’une texture ressemblant à de la laine sur le dessus de la tête. Ses deux grands yeux ronds la regardaient sans jamais clignés et sa grande bouche souriante était cousu sur les côtés pour que le bas de son visage tienne avec le haut. Cette enfant était une horreur. Elle lui tendit la main en souriant et en la fixant de ses deux yeux ronds.
«Viens. Viens avec Nous.»
Un rire fou suivi ses paroles et elle s’avança de façon saccadé vers la jeune femme. Celle-ci se rendit alors compte qu'pleurait d'horreur. Elle devait faire tout ce qu’elle pouvait pour se sortir de là. Elle lança alors tout ce qu’elle pouvait trouver sur la poupée enfant et la poussa de toutes ses forces dès que celle-ci fut à porter de main pour s’enfuir à toutes jambes le plus loin possible. Elle ne se retourna pas une fois et la tempête ne lui parut qu’une vulgaire bourrasque de vent tellement le désir de s’enfuir était puissant. Elle courut jusqu'à ne plus pouvoir se tenir debout. ***
Le lendemain, des policiers furent envoyés à l’endroit, mais jamais aucun manoir ne fut découvert sur cette route. ***
On dit que lorsque nous nous baladons en pleine nuit sur cette route, il est possible d’apercevoir l’ombre d’un manoir et d’entendre le rire d’une jeune fille. Mais bon, ce ne sont que des dires. Pour ma part, je n’ai jamais traversé cette route en pleine nuit.
Alors vos votes, et Enjoy ! RAPPEL : Un vote par Personne, pas de votes via Dc, sous peine de sanction ! |
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